Retour sur la Fête de la Musique 2025

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Cette année, la BLGF a ouvert ses portes aux jeunes musiciens du conservatoire municipal Camille Saint-Saëns du VIIIe arrondissement. Deux sessions ont été organisées par les professeurs des classes de musique de chambre Pascale Jeandroz, Julien Chatellier er Branka Balevic Gasparian.

Cette jeune génération d’interprètes du conservatoire ont proposé un programme musical sensible et éclectique. Entre pièces de musique de chambre et récitals de piano, le public a pu découvrir un répertoire allant du romantisme à la modernité, en parfaite résonance avec l’esprit de découverte et de transmission cher à Maurice Fleuret.

Salles combles pour la Fête de la Musique

L’ambiance festive qui régnait dans le Salon Gustav-Mahler a réuni plus de 150 personnes au cours des deux sessions, offrant à un large public l’occasion de redécouvrir, plus de 40 ans après sa création, le projet initié par Maurice Fleuret dans sa propre demeure.

Maurice Fleuret et les origines de la Fête de la Musique

Musicologue, compositeur, collectionneur, journaliste et passionnée par la diffusion musicale, Maurice Fleuret était un homme exceptionnel et à la fois intransigeant.

Directeur des Semaines Musicales Internationales de Paris (SMIP), il réunissait des amateurs et professionnels de la musique depuis des années, à travers la création d’expériences qui préludent la création de la Fête de la Musique. En 1974, avec son ami et collaborateur Henry-Louis de La Grange, il crée les journées « Paese in Musica » au festival des Nuits d’Alziprato en Corse, résonnant de toutes sortes de formations musicales, depuis les chœurs traditionnels jusqu’aux grands solistes internationaux, dans tous les espaces publics les rues, sur les places, dans les cours intérieures, les monuments et les églises de petits villages de la Balagne – Monticello, Corbara, Zilia. L’expérience est renouvelée au Festival de Lille, dont il a pris la direction en 1977 à la demande du Premier ministre Pierre Mauroy, et qui propose des « concerts-promenades », tout un week-end dans des quartiers de ville.

En 1981, il est nommé Directeur de la musique et de la danse par Pierre Mauroy et Jack Lang, alors ministre de la Culture. Dès le début, Fleuret et Lang partagent une vision commune : démocratiser l’accès à la musique et encourager la pratique amateure. Fleuret réorganise l’administration, qui s’occupe désormais de toutes les types de danses et musique, et pas seulement de celles considérées comme « savantes », créant une décentralisation et une démocratisation culturelle qui réduisent les inégalités artistiques, professionnelles, sociales et géographiques.

La création de la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret et celle de la Fête de la Musique ont une résonance particulière, toutes les deux étant le fruit de l’influence avant-gardiste de Maurice Fleuret dans les années 1980. Pour lui, la musique était un moyen de rassembler les gens et de promouvoir le dialogue interculturel.