La Fête de la Musique – Édition 2025

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Cette année, la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret ouvre ses portes à de jeunes musiciens issus du conservatoire Camille-Saëns du 8ème arrondissement pour célébrer la Fête de la musique.

Saviez-vous que l’un des deux fondateurs de la Bibliothèque était aussi à l’origine de la Fête de la musique ? En 1982, alors Directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture, Maurice Fleuret (1932-1990) initie cette grande célébration dédiée aux arts musicaux. Dès sa première édition, le 21 juin 1982, il en fait un événement national, ouvert à toutes et tous. Dans cet esprit, la BLGF organise depuis plusieurs années des concerts gratuits à l’occasion de la Fête de la musique. Une manière de faire vivre l’élan de partage voulu par Maurice Fleuret. Célébrer cet événement dans l’hôtel particulier de la rue de Vézelay, lieu chargé d’histoire, prend alors tout son sens.

Programme

16h : Classe de musique de chambre de Pascale Jeandroz – En savoir plus

Pierre Maury – Fléau, pour hautbois et piano
Lily Berthelemy (hautbois), Pierre Maury (piano)

Jules Massenet – Élégie, pour violoncelle et piano
Antonia de Vivie (violoncelle), Mathis Schecroun (piano)

Anton Rubinstein – Mélodie, op. 3, pour violoncelle et piano
Antonia de Vivie (violoncelle), Mathis Schecroun (piano)

Jean-Sébastien Bach – Extraits des Sonates et Partitas pour violon seul
Luce Bigelo (violon)

16h45 : Pause

17h30 : Classe de musique de chambre de Julien Chatellier – En savoir plus

Gabriel Fauré – Pavane
Gaspard Prével (guitare), Alice Dansert (clarinette), Baptistine Forest (flûte)

Jean-Sébastien Bach – Sicilienne, pour deux guitares
Gaspard Prével et Baptistine Forest (guitares)

Robert Schumann – Deux premières pièces des Cinq pièces de style folklorique, op. 102
Keaton Golubovic (violoncelle), Gioacchino Gandini (piano)

Franz Schubert – Sérénade (Ständchen), D 889
(Interprètes à préciser)

Frédéric Chopin – Quatre Mazurkas, op. 30 & Polonaise, op. 44
Nils Kittel (piano)
Classe de Branka Balevic Gasparian

En savoir plus sur le conservatoire municipal Camille Saint-Saëns

Créé en 1971 dans les locaux de la mairie du 8ème, le conservatoire Camille Saint – Saëns comptait à l’époque une centaine d’élèves et fut dirigé pendant dix années par Monsieur Robert Blot auquel succédera Michel Capelier qui en 1987 assurera l’aménagement de cet établissement d’enseignements artistiques dans l’hôtel Beaujon, édifice construit dans le style néoclassique, en 1784, par Nicolas – Claude Girardin au cœur du quartier historique du Roule.

Bâti en 1784, cet édifice initialement dirigé par les sœurs, sera destiné pendant onze années à l’accueil des orphelins de la paroisse Saint-Philippe du Roule puis à compter de 1795, il hébergera des malades et deviendra « l’hospice Saint- Nicolas », un hôpital de l’assistance publique qui pourra compter jusqu’à sept cent lits. En 1935, reconnu trop vétuste pour maintenir son activité hospitalière, le site devient la propriété de l’état tandis que les services hospitaliers sont transférés à Clichy. A cette période, la vocation du site se transforme puisqu’il sera rejoint par un service de la préfecture de Police et l’école pratique des gardiens de la paix.

Depuis 1987, le conservatoire Camille Saint-Saëns a pu y développer ses activités d’enseignements dans les champs de la danse, du théâtre et de la musique et au cours de la décennie 2010/2019, l’établissement a pu compter des effectifs variant entre 750 et 885 élèves inscrits. Au-delà de son effectif d’élèves fréquentant le conservatoire en moyenne 2 à 4 fois par semaine, l’établissement rayonne sur son territoire puisqu’il intervient dans le cadre des Ateliers péris-scolaires des six écoles publiques de l’arrondissement les mardis et vendredis après-midi et par ailleurs, le conservatoire a également développé avec ces mêmes écoles publiques un Parcours de Sensibilisation Musicale bénéficiant à quelques 230 élèves des Cours Préparatoires, dans le cadre du partenariat initié entre la Mairie de Paris et l’Académie de Paris .

Établissement d’excellence dirigé successivement par Michel Capelier jusqu’en 2005, par François Kerdoncuff de 2005 à 2016, par Fabrice Merlen de 2016 à 2020, puis aujourd’hui par Nicolas Deshoulières, le conservatoire Camille Saint-Saëns poursuit aujourd’hui sa mutation en inscrivant ses activités dans le cadre de l’aménagement bientôt finalisé de la Zone d’Aménagement Concertée Beaujon, aménagement de 1,2 hectare comprenant dans le haut de la rue du Faubourg Saint – Honoré, des logements sociaux, un foyer de jeunes travailleurs, une école élémentaire, un pôle petite enfance, un équipement sportif, des commerces, une maison de la vie associative et citoyenne et le commissariat. A l’avenir, dans le cadre de ses nombreux partenariats, le conservatoire souhaite créer un département de musiques actuelles, lequel serait particulièrement ouvert aux jeunes adultes hébergés dans le foyer de la ZAC. 

L’événement est gratuit et ouvert à tous sur réservation.

Maurice Fleuret et les origines de la Fête de la Musique

Musicologue, compositeur, collectionneur, journaliste et passionnée par la diffusion musicale, Maurice Fleuret était un homme exceptionnel et à la fois intransigeant.

Directeur des Semaines Musicales Internationales de Paris (SMIP), il réunissait des amateurs et professionnels de la musique depuis des années, à travers la création d’expériences qui préludent la création de la Fête de la Musique. En 1974, avec son ami et collaborateur Henry-Louis de La Grange, il crée les journées « Paese in Musica » au festival des Nuits d’Alziprato en Corse, résonnant de toutes sortes de formations musicales, depuis les chœurs traditionnels jusqu’aux grands solistes internationaux, dans tous les espaces publics les rues, sur les places, dans les cours intérieures, les monuments et les églises de petits villages de la Balagne – Monticello, Corbara, Zilia. L’expérience est renouvelée au Festival de Lille, dont il a pris la direction en 1977 à la demande du Premier ministre Pierre Mauroy, et qui propose des « concerts-promenades », tout un week-end dans des quartiers de ville.

En 1981, il est nommé Directeur de la musique et de la danse par Pierre Mauroy et Jack Lang, alors ministre de la Culture. Dès le début, Fleuret et Lang partagent une vision commune : démocratiser l’accès à la musique et encourager la pratique amateure. Fleuret réorganise l’administration, qui s’occupe désormais de toutes les types de danses et musique, et pas seulement de celles considérées comme « savantes », créant une décentralisation et une démocratisation culturelle qui réduisent les inégalités artistiques, professionnelles, sociales et géographiques.

La création de la Bibliothèque musicale La Grange-Fleuret et celle de la Fête de la Musique ont une résonance particulière, toutes les deux étant le fruit de l’influence avant-gardiste de Maurice Fleuret dans les années 1980. Pour lui, la musique était un moyen de rassembler les gens et de promouvoir le dialogue interculturel.